1. |
Aucun Bandage
02:48
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Aucun bandage ne peut couvrir tes plaies
Aucun laurier ne peut te couronner
Aucune cour ne peut te rendre justice
Aucune croix ne peut te guider
Aucun armée ne marche pour la liberté
Aucun uniforme n’est immaculé
Aucun sentier n’illumine le chemin de notre émancipation
Aucune statue n’est glorieuse
Aucune voie n’est dessinée
Aucune voix ne détient la vérité
Aucune monnaie ne peut payer tes dettes
Aucune terre ne peut remplir tes tranchées
Aucune victoire n’est totalement honnête
Aucune drogue ne peut combler les manques répétés
Aucun dogme ne peut t’offrir d’identité
Aucune citadelle n’est imprenable
Aucun sommeil ne permet d’oublier
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2. |
Sorti-e-s de l'Ombre
03:15
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3. |
Epaule Cassée
03:12
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Je me suis cassé une épaule à force de lever le poing et de voir que sorti de notre microcosme, on ne serrait même plus le poing. J’ai toujours eu peur de la taule. Trop souvent passé mon chemin. Pas toujours joué mon rôle. Pas assez donné de coups de poing. Et je suis là, 25 ans, tentant de vivre ce présent. Tâtant le thème du néant. Arpentant chaque journée avec la mort en suspens. Pas eu une vie si triste pourtant. Trop éduqué seulement. A trop en savoir sur le monde, le sentiment de paranoïa devient constant. A trop traquer la bête immonde, elle attaque de dedans. Tentant maintenant de la combattre par ces rimes s’échappant du joug des puissants. Tout du moins l’espérant. Je n’ai rejoint aucun rang. Pas de modèle, juste de l’inspiration. Chacun écrit son requiem avec plus ou moins de passion. Chacun utilise sa scène en partageant ou dominant. Chacun est libre de ce qu’il sème mais s’il en reste conscient. Je sens le vent dans mes cheveux enlevant ce qu’il reste de mes expériences passées. Je sens le temps mélodieux qui émiette mes espérances lassées de retourner dans leur cage une fois la tempête calmée. Je descends plus dans la rue pour me sentir exister. Y’en a trop qui vont en manif comme au supermarché. Je ne crois plus ce que j’ai vu, le peuple n’est pas révolté. Il consomme de la révolte et toi tu trimes à résister. Les gens sont réactionnaires et ne veulent pas de la liberté. T’as qu’à te dire révolutionnaire et ça les fera rigoler. Je pense que ça se sent que je suis amer, je suis triste. Plus envie de vivre en société. Le contact avec l’autre ne me donne pas envie d’exister. Tout est profit et vol et si tu n’y crois pas tu vas morfler. Moi je rime toujours sur la clé de sol pour pas qu’ils me fassent craquer, pas sombrer dans le crack ou un autre refuge pour s’absenter. Pas faire des manifs pour l’Irak et rentrer chez soi contenté. On m’a dissimulé l’arnaque et je me suis fait gruger. Sans doute trop de naïveté. Mais on ne m’y reprendra pas, ma confiance est damnée. Comme du sang sur des doigts qui ne veut pas s’effacer. A trop vivre dans le concret, y’a plus rien de continu mais que de l’instantané. Et fais gaffe aux balles perdues qu’un type sur un coup de tête peut tirer. « Tire et tue ! » c’est ce que l’on t’apprend des boîtes de marketing à l’armée. Apprends à manger tout cru car de la chair fraîche tu vas en débiter. Eduqué-e-s depuis des siècles pour mourir au combat. Défendre à coups de machettes, un Christ, un drapeau, un roi. Elevé-e-s comme des bêtes, « travaille, consomme et tais-toi ». Ca fera des gens honnêtes qui dénoncent avec foi. Comme ça l’histoire se répète mais ça on te l’apprend pas. Ce que ce stylo sécrète est mon arme de combat. Même s’il se perd dans les arcanes d’un temps brutal et froid. Sans cesse marcher sur une crète pour éviter de faire un choix entre se faire un trou dans le crâne ou devenir prédateur de sang froid… c’est juste une histoire de traitres, d’hypocrites et d’hommes au dessus des lois.
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4. |
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Résonance de fin de monde, Résidus de victoires insomniaques
Des hommes se relèvent des décombres de Jericho jusqu’à Belgrade
Le glaive s’évade,
Le rêve va avide, s’envole dans les dédales d’inusables pierres qui se dégradent
Les canons se sont tus. Plus de semonce qui ne tue
Les fusils désormais vides, les chefs sont morts
Tout n’est plus que résidu
Reste à partir là où réside l’inverse des cendres qui nous brûlent
Laisser écrire sans que préside l’essence puissante d’Hercule
Tous ces ravages au nom de la force et de la gloire
Tous ces plombages qui firent du cygne, un chant de désespoir
Toutes ces sentences exécutoires
Au pied du mur gisent les corps de nos mémoires
Au pied d’un monde à construire les ruines ressemblent à de l’espoir
Sans barreau ni parloir
Toute limite est dérisoire, tout interdit est un trou noir
Et nos histoires se fondent tellement sur d’injustes héritages
D’injustes dessins de territoire tranchant, la Terre
Tranchant la chair comme une hache
s’écoeurant des aux secours, les sols se sont craquelés comme nos coeurs
tectonique des émotions, morceaux errant au gré de l’écume
dans les océans de nos erreurs
les eaux se sont élevées, submergeant le pire de ce qui était
territoire d’inepties, défiant la mer de leurs scintillants étés
un peu partout des brasiers brûlent encore
accouchant des cendres de la renaissance d’une nature sans rancoeur
résonance de fin de guerre, car ce ne fut guère plus que ça
guère plus qu’un entassement de cimetières
et maintenant, comme surgissant du chaos
l’espoir déshabillé, annonçant en son sein
que tout est possible, sans base, sans cime enfin
et sur le visage de ce qui reste, le rictus moqueur
envers ces destructions en vain
car il survit toujours un souffle humble devant les astres
cynique utopie du désastre...
S’élevant du haut du précipice, quelques âmes en quête d’équilibre
Tracent les prémices d’un monde nouveau
Esquissent les contours plus propices d’une humanité sans bourreau
Loin des garrots des injustices qui ont mis nos vêtements en lambeaux
Qui ont mis des baux sur nos taudis et des seringues dans nos légos
L’égocentrisme enseveli sous les ruines de leurs massacres
Nos idéaux voient l’éclaircie près du partage et loin des sacres
Qui ont fait de nos vies des tragédies et de nous d’inhumains Horaces
L’essence du vivant est dans nos mains
Première aube sans crainte du lendemain
Epique utopie d’un désastre-renaissance des parents de l’orphelin
La reine est cendres et le roi désormais larbin
Pour avoir oser défier les astres et nous barrer nos propres chemins
Alors avançons, notre début est leur fin
Et sur les décombres de lerus geôles nous feront un festin sans fin
Rassemblant toutes les couleurs du monde
Toutes ses saveurs, sons et chaleurs, les tiens, les miens
Et à cette table sans ration, nous, nous ne serons que des musiciens
sans mission, nos mélodies ne seraient plus des munitions
libres des artistiques artifices dont nous nous munissions
ces combats minutieux, utopie du repos, de nos peurs en diminution
lavés de nos ambitions, aussi légitime soit celle de passer la passion
et là peut-être nous cesserons de nous demander pourquoi
ce monde a fait de nous les enfants soldats d’une armée dispersée
notre courte vie passée au front d’une guerre qui n’a jamais vraiment eu lieu
on a jamais vraiment vu de mieux
on nous a appris la liberté en nous mettant des chaînes
puis une clé pour s’en défaire sachant qu’on les passerait aux poignets de nos pairs, nés dans l’ère de l’avènement de l’individualisme
on a grandit Ó l’ombre des restes statufier de l’idéalisme
résonance de fin de monde ou grondement d’un commencement
espérance d’une apocalypse heureuse
comme ultime rempart au renoncement...
Résonance de fin de monde
Cynique utopie du désastre
Triste romance s’élevant des ombres
Des cendres renaissent nos rêves en arbres
Au-delà des plumes, des encres et du papier
Vision d’un terme, brûlis d’espoir
Une mue d’un soir en matinée
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5. |
Comment ils font?
03:27
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Comment ils font pour que quand ça pète
Ce ne soit qu’un feu de paille ?
Comment ils font pour que tout redevienne calme ?
Comment ils font, ce batard d’Etat et cet ordre moral ?
Comment ils font pour faire avaler leur mort-aux-rats à racailles
Toujours les mêmes qui se caillent en taule
Toujours les mêmes classes sociales
Comment ils font pour que l’opinion publique soit si naïve
Face aux baltringues du journal
Comment ils flinguent, comment ils canent
Comment ça sent la bavure dans tous les coins de Lyon et de Paname
Comment c’est beau un McDo qui crame
Mais les gens ici craignent trop les flammes
Moi je flippe surtout des flics en armes
Comment ils font pour reproduire toujours le même schéma mental ?
On fait monter la peur, technique fatale
Ca donne de l’écho aux thèses racistes de l’UMP - Front National
Contrôles et traque faciale
Expulsions, prison
Les juges et leur pouvoir glacial
Comment ils font pour que tout le monde trouve ça normal ?
Putain ! Des pauvres qui pètent des câbles,
c’est vraiment une jeunesse anormale
Mais pourquoi les ghettos s’enflamment ?
Les indigènes ont tout ce qu’il faut
Ils sont même habillés en Nike
Le silence est de mort
Nous on aime le crépitement du feu
Et si rance est l’or
Avec lequel ils achètent leur paix de dieu
Comment ils font pour toujours se poser en victimes ?
Comment ils flippent pour leurs vitrines
Leur monde de rats t’offre le choix entre le clan et la strychnine
Comment ils font pour qu’on s’exprime que par des mots ?
Et quand ça sent le cramé, on te fusille
Comment le pouvoir aime que rôde des fafs de skins
Comment ils font pour toujours faire passer les bourges pour des myskines ?
Comment ils font pour faire croire que les flics sont une solution à tout ?
Comment ils font pour faire croire que le progrès passe par le garde-à-vous ?
C’est dans le meilleur des mondes possibles qu’ils veulent nous voir
Génétiquement sans voyou
Tout sera programmé ou sous surveillance
Huxley, Orwell ont bien vu ce qu’ils veulent faire de nous
Des moutons ou des chiens de faïence avec des militaires partout
Comment ils font pour que les jeunes soient toujours vus comme de dangereux fous ?
Comment ils comprennent rien à rien,
Les technocrates comme les intellos de télé parisiens
Comment la croissance, nous on s’en fout
Comment l’ordre, on s’en contrefout
J’ai rien à dire pour ma défense
Je persiste à dire que Sarkozy est un dictateur en puissance
Que Chirac doit finir au trou
Qu’il n’y a pas de modèle de Droits de l’Homme en France
Et que les mêmes prennent toujours les coups
Que South Central et Soweto sont sans différence
Avec ce que les banlieues sont aujourd’hui pour nous
Mais peut-être que le crépitement du feu nous fera y voir un peu moins flou
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6. |
Vision Atone
03:55
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VISION ATONE
Je jette mes dés dans la partie
Me fraye un chemin entre les ronces et les orties
Cherche le train qui m’emmènera vers la sortie
Brûle l’écrin pour trouver le feu qui éblouit
Et comme chaque matin, une nouvelle silhouette à la craie
L’a encor un peu plus assombri
Le monde est un calvaire de crasse où les bandits
Sont plus d’un et tous plus respectables que les nantis
Le monde s’éteint et on enfante pour la boucherie
Un autre gamin qui sur son chemin trouvera
Des douilles et des mines et la trouille et les lettrines
De sa condamnation à vie
A partager les latrines avec d’autres bagnards comme lui
Chair à canons ou attendre de crever d’ennui
Là une gamine trime sa vie enchainée dans les cuisines
Ici une femme ne peut être une femme
Elle ne peut être que prostituée ou mère
Ici naitre femme tourne vite au drame
Perdant contrôle sur soi et sur ses ovaires
Tant de temps passé sous le joug d’un pouvoir divin
Bâti sur la peur et la haine du féminin
Alors quel avenir à proposer aux prochains ?
Un monde où les chemins ne sont que des impasses
Non, plutôt le creuser à coups de pelle iconoclaste
La réalité c’est que quand tu nais
Tu es ou deviens avec plus ou moins de violence un esclave
Alors tu sais, si je te fais du bien
Le mal sera en proportion
Tout s’équilibre, tout tient à rien
Tendre vers zero est propension
DE tout un chacun et le doute s’éteint
Quand le réalisme prend position
Tout ça pour rien, ni début ni fin
Ni même le moindre temps de transition
Je reste tiraillé entre des envies de meurtre et des désirs de vitalité
Stress éraillé et ma gorge heurte des elixirs de brutalité
Violence faite à soi-même quand l’idéal devient putréfié
Eloquence raide sur l’hymen d’une inviolée morosité
Marre de parler et de voir qu’on sème des ratures de révolution
Rare de râler sans que l’on mène une créature d’évolution
Trop insipide ou trop malsaine pour qu’elle attise la réflexion
Pro-livide et pro-blème quand même nos concerts sont démissions
Emissions d’idées entendues et persuasions de convaincu-e-s
Même quand on croit être nous-mêmes, nous ne sommes souvent que du déjà vu
Et quand la démagogie se fait reine, on dit juste que l’on a trop bu
Je ne suis que le cadavre d’une bouteille qui n’a pas eu le temps d’avoir vécu
J’ai jamais aimé garder le contrôle et j’ai fini par me brûler
Plongé dans une rivière de gnôle mais j’ai même plus envie d’hurler
Non y’a pas de résignation, juste un flash de réalité
Du réalisme d’écorce fin XIX è
Juste un énième à faire pareil sous une autre forme
Juste un énième qui écrit et raye quand il déforme
Des fois, je me dis qu’il n’y a que des idées flétries
Qu’il faut nous ressourcer par la gomme
Et ne croire en rien de ce que l’on nous a dit
J’aime pas les visions monochromes
La machoire de leur monde a trop de caries
Et trop peu travaillent leurs crochets pour qu’ils les dégomment
Alors je gerbe ma paleur monotone
Un truc binaire qui n’étonne personne
Tout est binaire, tout est dual, la vie est conne
Mon avis est comme une photo jaunie par des tonnes
De minutes passées sous le soleil
Vision Atone
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7. |
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Tu sais, je détruirai quiconque
Qui s’attaquerait aux miens
Je sais que quand la pression monte
C’est que quelque part je le veux bien
Non, y’a pas de révolte qui gronde
Ni en arabe, ni en latin
Pas plus qu’il y a de poseurs de bombes
Mais que de la viande
Qui se crame jusqu’au matin
Y’a trop de fientes qui veulent régner
Dans leur rue ou leur patelin
Prêtes à vendre pour se désoifer
Jusqu’à la mère de l’orphelin
Trop de gens qui raillent sur leurs voisins
Trop de gens qui braillent
Quand seul le silence ferait du bien
Alors Mort sur ou pour un rail
T’en trouveras des gamins
D’autres trouveront leur bercail dans une zonz
Pour 21 grammes de tamien
Paraît que c’est le Bronx dans toutes les villes françaises
Moi c’est sûr que je finirai pas en sâle poseur
Sur un fond de ville américaine
Non, mes rêves sont pas les tiens
Que tu sois petit bourge du centre de Lyon
Ou galérien prolétarien
Quand l’endoctrinement fait feu
Y’a peu de chance que ta classe ou ta race
Puissent agir en pare-feux
Ni ton éducation religieuse ou républicaine
Puisque de toute façon, aucune des deux
Ne répudie la haine
Alors prends conscience de tes actes
Prends conscience de tes Nike
Prends conscience de ta mèche
Et arrête de te la raconter que tu vas niquer le système
Ouaih prends ça comme un blast à 210 bpm
Avec une touche de rêve à la Ballast
Le son endormi se réveille
On joue aux missiles
Bientôt nos rues ce sera Beyrouth
On joue aux missiles
Si t’es un condé, trace ta route
On joue aux missiles dans ta ville
Putain d’univers hostile
Ton consensus mou, rien à foutre
Pas là pour plaire mais pour les refrés dans la soute
je n ai jamais pris de coups et encore moins donné,
Mais cette vie de chien m'a pris de court et très tôt m'a sonné
assomé par l'homme et sa foi, l'impact de sa connerie,
elle m'a sommé élève la voix ou casses toi en Laponie,
de bonimenteurs cette race est faite,
en temps et en heure trace et fais ta vie, s'il le faut écrase des têtes,
c'est peut-être hardcore, mais vois aussi la métaphore,
car j'implique moins le corps que le mental d'Emeka Okafor,
En force et à tout âge les mecs arrivent pour tout cramer,
Sous les vestes camouflages peu de soldats beaucoup de camés,
Armés de déraison, la rébellion comme point de suture,
Funèbre oraison, pour tous ces cons appliquant le no futur,
se fut dur de se faire une place, coincé ligne de fond,
sois sur ke je ferais une passe à tous mes frères menant leur kiff de front,
effronté, apolitique, pain de lyrics sur les cotes,
j'emmerde la droite et la gauche leurs extrêmes c'est des fafs comme les autres,
se vautrent dans la suffisance et le besoin de friction,
Confondant résistance et esprit de contradiction,
Addiction, pour tant d e drogues trop de tolérance,
jour après jour mon entourage pue la morgue et augmente son taux d'errance,
trop d'aisance dans la débauche, faut se sentir ivre,
Qu'on sache que t'es auch, frotte ton cul ou ta bite pour te sentir libre,
avec ou sans tirelire, une pauvreté mentale qui dans le temps se fige,
morts, clochards ou aigris à 30 piges
Et je vise aussi ces réus pseudo-anarchistes qui plairaient aux ayatollahs
Où on prône le retour à l’âge de pierre et l’ignorance à tout va
Paye ta portion de pensée unique avec ses chefs et ses soldats
Et « fais ton autocritique, camarade » comme au PC en 53
Et franchement je comprends pas non plus les féministes anti-progrès
Si tu vas au bout de leur discours,
c’est le retour de l’avortement à l’aiguille à tricoter
Là, l’Eglise sera séduite
Quand même triste de faire son jeu quand tu te prétends à côté
Je n'ai confiance qu'en mon crew, ma famille, ma copine,
l'hypocrisie se condense, car beaucoup par seul intérêt s'acoquine !
sabote l'hymne à l'amour qui mènera nos troupes à la guerre
je suis pas là pour un showbizness avec des gars qui sont tous dans la merde,
la verve reste intacte, à chaque track, deep impact,
avec le diable, signe un pacte , chaque frère qui par jour se vide un pack,
on vit dans le bac à ordures, comme le commun des mortels,
et sous torture on avoue tous être les clients du bordel !
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8. |
Introspection
01:19
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Sans s’étreindre, sans parler, sans même besoin d’un regard
Sans ces mots carnassiers qui vous rangent au fond d’un tiroir
Le miroir brisé pleure mes larmes
Dans des eaux tournoyer, se noyer pour s’immoler l’âme
Blême, sans fantasmes ni désirs
Sereine est la lame du moisir
L’alarme se tire mais ne résonne plus
Surdité des sens, ange déchu
Dans mes antres, déçu, fatigué
La vie tue, la voie tourne
Mais le guidon se raidit comme ma vue
Et le mur se rapproche
Lentement mais il s’approche, il m’attire, il m’accroche
Enfant perdu, rejoins le camp des vaincus
Dans l’enfer des vainqueurs, tu périras
Tu ne mérites pas ma souffrance
Je ne te souhaite pas la mort
Ton arrogance t’y mènera bien plus vite que moi
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9. |
Spleen
04:22
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Je n’ai pas eu les bons mots, pas eu l’ivresse
Pas senti au delà du flow la tristesse
J’ai trop montré les crocs pour cacher ma faiblesse
J’ai trop été accroc de tout ce qui brisait ma détresse
Les griffes ont enterré les caresses
Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise
Tout ce qu’il se passe ici sent la mort
La voûte céleste est si grise
Les seuls spectacles qui excitent ne sont que des mises à mort
Perpétuelle résonance d’hommes et de femmes qu’on égorge
Très loin, à l’autre bout du monde ou bien plus proches
Ils serrent ma gorge, les cris des humains qu’on écorche
Ceux de la fille excisée par une proche
Ceux de la femme violée par un proche
Et les escadrons de la mort pour les gavroches
Les cohortes de la souffrance sont entourées d’escortes
Je sens cette pression sur moi
Vu ce que je peux faire de ma vie
Je ne peux être innocent à tout ça
Alors ce spleen indomptable m’emmène dans son agora
Là où la solitude fait loi, là où l’on bénit trop de rois
Effroi car rien ne change, toujours le même constat d’échec
Du barbelé dans les échanges comme quand on assassine les poètes
Nos dialogues sont étranges et si souvent obsolètes
Perdu-e-s dans tant d’excès et de manque, la violence jamais ne s’arrête
Pression permanente, concrète comme abstraite
Pression de l’esprit sur le corps
Pression du cœur sur l’esprit
Pression des vivants et des morts
Pression pour rester en vie
Pression de l’amour et de la haine
Pression de tes yeux sur ce que je suis
Pression des carences malsaines
Pression du monde entier aussi
Fixant les dernières volutes de vie s’échapper du cendrier funéraire
Je compte les minutes de sursis qui me rattachent encore à cette terre
Je crois que les années ne m’ont pas servi, je me suis rapprocher du cratère
Prêt à brûler à l’infini pourvu que se taisent les plaies d’hier
Souvenirs assidus, flashs d’envie ont transformé mon corps en pierre
Sourires diffus, rire-hérésie pour tenter de cacher ma misère
Dans l’absolu rien ne finit, souffrance interminable et fière
Mon cœur s’en est cru à l’abri, aujourd’hui il me souhaite l’enfer
Moi je ne lui souhaite pas de se taire
Car s’il parle c’est que j’existe et si j’existe c’est qu’un avenir s’est ouvert
Mais pas de futur au fond de ce verre
Pas de futur cloîtré entre des barrières
Pas de futur comme quand on perd un être cher
Le temps sert la gorge, plus qu’il ne la libère
Le temps sort sa forge et le fait sentir dans la chair
Et cette peur de la mort que nos cultures ont rendue si forte
On recherche l’éternité si fort, si peur de la vie qu’on la rend morte
Le temps est un joueur avide qui vide les forces de toutes sortes
Le temps est un voleur vile qui en silence ferme ta porte
Vide de tout ce que j’étais ou de tout ce que je croyais être
Vide de tout ce qui me faisait, je suis reparti dans ma tête
Fixé face à ma fenêtre
M’envoler comme cette fumée, tenter de sentir mon squelette
Les étoiles peuvent briller, j’ai perdu le sens de ma quête
Je vous livre mon spleen et mes carences, injections de pression abstraite
Je ne vois pas de signe à l’évidence qui ne me fasse tourner la tête
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10. |
Forteresse
03:53
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Ni Europe, ni patrie, ni nation
L’Union Européenne prescrite se base sur de la poudre à canon
Recréation de frontières et fondements racistes
Europe du tout économique, libre-concurrence et christianisme
Europe guerrière, la Méditerranée comme barrière
Europe du tout capitaliste, de la propriété et de la police
C’est sûr qu’ils ont créé l’Europe avec leurs fichiers d’Europol
Toute une société misanthrope à l’égard de ce qui n’est pas conforme
A leurs pseudo-démocraties qui enferment en FIES et QHS
A leur couleur de peau blanchie
Arabes, noirs, turcs ghéttoisé-e-s et tenu-e-s en laisse
Dans des putains de tafs aliénants ou par un chômage persistant
Et les partis nationalistes blancs font leurs pour cent
Sur la peur de l’immigration
Et tout en haut la Commission donne ses directives
La paysannerie peut crever, le productivisme est leur devise
Tu sais, on va tout urbaniser, tout transformer en marchandise
Couper les aides pour la Recherche
On veut des moutons, pas de matière grise
Europe du Capital, l’UE une arme de plus de l’impérialisme occidental
UE qui veut de la main d’œuvre pas chère et de la casse sociale
Alignement libéral et regret du modèle colonial
Même si leur temps béni n’est pas fini
Les gouvernements européens sont toujours en place dans leurs ex-colonies
Europe des bûchers et des croisades
Se recueillant solennellement sur le cadavre du Pape
Europe patriarcale
Bien que plus avancée que d’autres zones du globe dans l’émancipation des femmes
L’avortement reste interdit en Irlande, Pologne et Portugal
La contraception prend les coups des lobbys chrétiens et réactionnaires
L’homosexualité quant à elle reste un péché pour leur Europe à morale mortifère
Aucun ensemble n’est juste
Aucune frontière n’a apaisé les guerres
Aucune morale n’est juste
Aucune religion n’a apaisé les guerres
La mascarade européenne graisse ses chenilles et oppresse
En édifiant sa forteresse
Je devrais pas me plaindre, moi j’ai pu naitre du bon côté de la forteresse
Pas comme les milliers de clandestins qui attendent et espèrent que leurs forces restent
Pour traverser Gibraltar ou Otrente entassé-e-s dans des barques
Pas à la mer finir offrande et que leur rêve parte
Car la forteresse force le rêve
Quand là-bas les paysans crèvent, ici les subventions pleuvent
En Espagne, ils bosseront dans des serres
En France les charters ont fait leurs preuves.
Europe barrière, Europe de l’extradition
Qui fait la chasse aux révolutionnaires
Pire danger pour les nations
Perpet’ pour un acte politique ou un acte de rébellion
Et on prêche le sécuritaire qui passe du culte à l’obsession
Oppression des masses populaires
Dégradation des conditions de vie, de travail
Tout devient précaire et on te parle de modernisation
Europe militaire toujours en place dans la course à l’armement
L’impérialisme passe par les balles que tu tires ou vends hors d’Occident
A l’intérieur, on veut du calme
Caméras, écoutes, flics en faction
La voix des puissants, les médias clament
Prisons et centres de rétention
La forteresse forge ses remparts, attention, chaque brique vaut des milliards
D’euros ou du sang sur le trottoir après une manifestation anti-G8
Ou des ouvriers bouc-émissaires se battant pour garder leur ration
Ni Forteresse ni patrie ni nation
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11. |
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12. |
J'Observe
03:20
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Je ne suis qu’un morceau de brutalité, un bris de verre
Une barricade mal démontée, un bruit de guerre
Un ersatz d’immoralité, une suie de mer
Le chiffon d’un cocktail enflammé, un débri de grenade incendiaire
J’ai trop d’amour pour mes plaies, pour les cris/l’écrit et pour les cimetières
J’observe sans cesse le temps passé et toujours sans prière
J’ai passé ma vie à espérer que mon contact avec l’autre soit moins de pierre
Mais noyer le moine et brûler l’aumônière sont restés dans ma mire
Comme le seul moyen de m’en sortir
Agir pour ne pas passer mes années à noircir ces feuilles inutilement
Et me sentir exister comme un chevalier le jour de son adoubement
Je ne suis qu’un paria du présent
Et dans le futur, la seule chose que j’observe c’est le chaos puis le néant
Devant la fosse c’est l’attroupement
Et quoi que je crois, je ne suis pas sorti des rangs
Toujours à espérer l’amour et avoir peur de la mort
Toujours à montrer les vautours sans le courage de transpercer leurs corps
Toujours la rage mais à l’acte pas de passage
Belle révolte, compter les thunes pour le prochain pressage
Mais pour les poseurs de bombes, toujours pas de présage
J’ai bien forgé ma cage
Mais c’est moi qui ait les clés
Et au fond de ma gorge, la poudre, j’ai bientôt fini de la racler
Ouaih, j’ai les crocs comme un loup affamé
Mais je bavais déjà louveteau
Aimais le goût et l’odeur du cramé
Je n’ai qu’une voie, qu’une issue
Pour ne pas finir reclus
Je n’ai qu’une voie, qu’une issue
Elle n’est pas dans vos vertus
Je n’ai qu’une voie, qu’une issue
Même si, à la vie, je m’évertue
Je n’ai qu’une voie, qu’une issue
Loin du silence de nos rues
J’ai guerroyé avec moi-même entre mon amour et ma haine
J’ai guerroyé avec ceux que j’aime pour qu’ils me serinent une vie sereine
Mais on m’a pas convaincu
Alors je suis là où je croyais être mon camp
Voir comment ils et elles vivaient ce présent
Mais ils ne m’ont pas convaincu
Quand le nombre de patchs définit le degré d’engagement
Quand finalement on se masturbe sur la misère des temps
Encore merci à ceux qui crèvent de donner des raisons de vivre aux combattantes et combattants
T’as vu, j’ai bien féminisé mon texte
Je te le dis, je ne suis pas sorti des rangs
Quand j’entends celles que « Feminista » vexe
J’ai pas franchement envie de me battre ni avec ni pour ces gens
L’extrême gauche a même des doctrines sur le sexe
Et pourrait te fliquer jusque dans ton pieu comme l’Eglise en d’autres temps
Y’a trop de pressions sur les consciences pour qu’on puisse vivre librement
Y’a peu de passion et tant de carences et tant de saoul développement
Je ne suis pas le premier dans la balance à chercher une sortie à ce néant
Car entre l’amour et la mort se crée un carcan d’obsessions
Et de la tour des mots j’observe cette sordide procession
Entre ton regard et ma haine se crée un carcan d’obsessions
Et de la moelle de mes os j’écris ce sordide oraison
Et en attendant, tristement, j’observe
Alors j’observe attendant de poser des bombes
Pour qu’enfin la violence s’éclipse
Poser des bombes car y’a pas d’issue dans une apathie pacifiste
Raser et fondre tous leurs sordides artifices
Poser des bombes pour qu’enfin leur violence s’éclipse
Alors j’observe attendant de poser des bombes
Pour qu’enfin la violence s’éclipse
Poser des bombes car y’a pas d’issue dans une apathie pacifiste
Forcer et rompre chaines et identités trop lisses
Poser des bombes pour qu’enfin leur violence s’éclipse
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13. |
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14. |
Nous Sommes
05:03
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15. |
Outro / Ce qu'il Reste
08:10
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Cœur, corps, esprit qui saturent
Je me suis remis à croire aux augures
Scrute le ciel au dessus des murs
Ecoute Lune et Soleil qui murmurent
Signes de la nature pour comprendre mes sentiments
Reste l’ossature pour porter une chair s’encrassant
Peu de râtures, je connais mon stylo quand il me ment
Une simple créature tentant de comprendre les évènements
Aspirant à entendre des oracles
Attendant que la vie me tacle pour réagir
Et éviter de devenir un calque
Tant de temps passé à m’imaginer sur ce catafalque
Catastrophe a minima avant la fermeture du sac
Cataclysme juste pour soi avant de finir dans la fosse en vrac
Opaque à tout ce qui pouvait me rendre le sourire
Un aveugle à l’attaque, dur d’éviter les tirs
Dès lors, quand ça craque, tu restes seul à te faire vomir
A remplir des bouteilles de larmes et les boire pour te punir, pour te pourrir
Complaisance dans le souffir
Shit et alcool pour fuir et que ça devienne encore pire
Et puis un jour tu te réveilles
T’as pas trente choix dans la mire
Continuer ou en finir
Savoir ce que tu veux ou gémir
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