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A Travers Spleen et Mascarades

by CALAVERA

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1.
Aucun bandage ne peut couvrir tes plaies Aucun laurier ne peut te couronner Aucune cour ne peut te rendre justice Aucune croix ne peut te guider Aucun armée ne marche pour la liberté Aucun uniforme n’est immaculé Aucun sentier n’illumine le chemin de notre émancipation Aucune statue n’est glorieuse Aucune voie n’est dessinée Aucune voix ne détient la vérité Aucune monnaie ne peut payer tes dettes Aucune terre ne peut remplir tes tranchées Aucune victoire n’est totalement honnête Aucune drogue ne peut combler les manques répétés Aucun dogme ne peut t’offrir d’identité Aucune citadelle n’est imprenable Aucun sommeil ne permet d’oublier
2.
3.
Je me suis cassé une épaule à force de lever le poing et de voir que sorti de notre microcosme, on ne serrait même plus le poing. J’ai toujours eu peur de la taule. Trop souvent passé mon chemin. Pas toujours joué mon rôle. Pas assez donné de coups de poing. Et je suis là, 25 ans, tentant de vivre ce présent. Tâtant le thème du néant. Arpentant chaque journée avec la mort en suspens. Pas eu une vie si triste pourtant. Trop éduqué seulement. A trop en savoir sur le monde, le sentiment de paranoïa devient constant. A trop traquer la bête immonde, elle attaque de dedans. Tentant maintenant de la combattre par ces rimes s’échappant du joug des puissants. Tout du moins l’espérant. Je n’ai rejoint aucun rang. Pas de modèle, juste de l’inspiration. Chacun écrit son requiem avec plus ou moins de passion. Chacun utilise sa scène en partageant ou dominant. Chacun est libre de ce qu’il sème mais s’il en reste conscient. Je sens le vent dans mes cheveux enlevant ce qu’il reste de mes expériences passées. Je sens le temps mélodieux qui émiette mes espérances lassées de retourner dans leur cage une fois la tempête calmée. Je descends plus dans la rue pour me sentir exister. Y’en a trop qui vont en manif comme au supermarché. Je ne crois plus ce que j’ai vu, le peuple n’est pas révolté. Il consomme de la révolte et toi tu trimes à résister. Les gens sont réactionnaires et ne veulent pas de la liberté. T’as qu’à te dire révolutionnaire et ça les fera rigoler. Je pense que ça se sent que je suis amer, je suis triste. Plus envie de vivre en société. Le contact avec l’autre ne me donne pas envie d’exister. Tout est profit et vol et si tu n’y crois pas tu vas morfler. Moi je rime toujours sur la clé de sol pour pas qu’ils me fassent craquer, pas sombrer dans le crack ou un autre refuge pour s’absenter. Pas faire des manifs pour l’Irak et rentrer chez soi contenté. On m’a dissimulé l’arnaque et je me suis fait gruger. Sans doute trop de naïveté. Mais on ne m’y reprendra pas, ma confiance est damnée. Comme du sang sur des doigts qui ne veut pas s’effacer. A trop vivre dans le concret, y’a plus rien de continu mais que de l’instantané. Et fais gaffe aux balles perdues qu’un type sur un coup de tête peut tirer. « Tire et tue ! » c’est ce que l’on t’apprend des boîtes de marketing à l’armée. Apprends à manger tout cru car de la chair fraîche tu vas en débiter. Eduqué-e-s depuis des siècles pour mourir au combat. Défendre à coups de machettes, un Christ, un drapeau, un roi. Elevé-e-s comme des bêtes, « travaille, consomme et tais-toi ». Ca fera des gens honnêtes qui dénoncent avec foi. Comme ça l’histoire se répète mais ça on te l’apprend pas. Ce que ce stylo sécrète est mon arme de combat. Même s’il se perd dans les arcanes d’un temps brutal et froid. Sans cesse marcher sur une crète pour éviter de faire un choix entre se faire un trou dans le crâne ou devenir prédateur de sang froid… c’est juste une histoire de traitres, d’hypocrites et d’hommes au dessus des lois.
4.
Résonance de fin de monde, Résidus de victoires insomniaques Des hommes se relèvent des décombres de Jericho jusqu’à Belgrade Le glaive s’évade, Le rêve va avide, s’envole dans les dédales d’inusables pierres qui se dégradent Les canons se sont tus. Plus de semonce qui ne tue Les fusils désormais vides, les chefs sont morts Tout n’est plus que résidu Reste à partir là où réside l’inverse des cendres qui nous brûlent Laisser écrire sans que préside l’essence puissante d’Hercule Tous ces ravages au nom de la force et de la gloire Tous ces plombages qui firent du cygne, un chant de désespoir Toutes ces sentences exécutoires Au pied du mur gisent les corps de nos mémoires Au pied d’un monde à construire les ruines ressemblent à de l’espoir Sans barreau ni parloir Toute limite est dérisoire, tout interdit est un trou noir Et nos histoires se fondent tellement sur d’injustes héritages D’injustes dessins de territoire tranchant, la Terre Tranchant la chair comme une hache s’écoeurant des aux secours, les sols se sont craquelés comme nos coeurs tectonique des émotions, morceaux errant au gré de l’écume dans les océans de nos erreurs les eaux se sont élevées, submergeant le pire de ce qui était territoire d’inepties, défiant la mer de leurs scintillants étés un peu partout des brasiers brûlent encore accouchant des cendres de la renaissance d’une nature sans rancoeur résonance de fin de guerre, car ce ne fut guère plus que ça guère plus qu’un entassement de cimetières et maintenant, comme surgissant du chaos l’espoir déshabillé, annonçant en son sein que tout est possible, sans base, sans cime enfin et sur le visage de ce qui reste, le rictus moqueur envers ces destructions en vain car il survit toujours un souffle humble devant les astres cynique utopie du désastre... S’élevant du haut du précipice, quelques âmes en quête d’équilibre Tracent les prémices d’un monde nouveau Esquissent les contours plus propices d’une humanité sans bourreau Loin des garrots des injustices qui ont mis nos vêtements en lambeaux Qui ont mis des baux sur nos taudis et des seringues dans nos légos L’égocentrisme enseveli sous les ruines de leurs massacres Nos idéaux voient l’éclaircie près du partage et loin des sacres Qui ont fait de nos vies des tragédies et de nous d’inhumains Horaces L’essence du vivant est dans nos mains Première aube sans crainte du lendemain Epique utopie d’un désastre-renaissance des parents de l’orphelin La reine est cendres et le roi désormais larbin Pour avoir oser défier les astres et nous barrer nos propres chemins Alors avançons, notre début est leur fin Et sur les décombres de lerus geôles nous feront un festin sans fin Rassemblant toutes les couleurs du monde Toutes ses saveurs, sons et chaleurs, les tiens, les miens Et à cette table sans ration, nous, nous ne serons que des musiciens sans mission, nos mélodies ne seraient plus des munitions libres des artistiques artifices dont nous nous munissions ces combats minutieux, utopie du repos, de nos peurs en diminution lavés de nos ambitions, aussi légitime soit celle de passer la passion et là peut-être nous cesserons de nous demander pourquoi ce monde a fait de nous les enfants soldats d’une armée dispersée notre courte vie passée au front d’une guerre qui n’a jamais vraiment eu lieu on a jamais vraiment vu de mieux on nous a appris la liberté en nous mettant des chaînes puis une clé pour s’en défaire sachant qu’on les passerait aux poignets de nos pairs, nés dans l’ère de l’avènement de l’individualisme on a grandit Ó l’ombre des restes statufier de l’idéalisme résonance de fin de monde ou grondement d’un commencement espérance d’une apocalypse heureuse comme ultime rempart au renoncement... Résonance de fin de monde Cynique utopie du désastre Triste romance s’élevant des ombres Des cendres renaissent nos rêves en arbres Au-delà des plumes, des encres et du papier Vision d’un terme, brûlis d’espoir Une mue d’un soir en matinée
5.
Comment ils font pour que quand ça pète Ce ne soit qu’un feu de paille ? Comment ils font pour que tout redevienne calme ? Comment ils font, ce batard d’Etat et cet ordre moral ? Comment ils font pour faire avaler leur mort-aux-rats à racailles Toujours les mêmes qui se caillent en taule Toujours les mêmes classes sociales Comment ils font pour que l’opinion publique soit si naïve Face aux baltringues du journal Comment ils flinguent, comment ils canent Comment ça sent la bavure dans tous les coins de Lyon et de Paname Comment c’est beau un McDo qui crame Mais les gens ici craignent trop les flammes Moi je flippe surtout des flics en armes Comment ils font pour reproduire toujours le même schéma mental ? On fait monter la peur, technique fatale Ca donne de l’écho aux thèses racistes de l’UMP - Front National Contrôles et traque faciale Expulsions, prison Les juges et leur pouvoir glacial Comment ils font pour que tout le monde trouve ça normal ? Putain ! Des pauvres qui pètent des câbles, c’est vraiment une jeunesse anormale Mais pourquoi les ghettos s’enflamment ? Les indigènes ont tout ce qu’il faut Ils sont même habillés en Nike Le silence est de mort Nous on aime le crépitement du feu Et si rance est l’or Avec lequel ils achètent leur paix de dieu Comment ils font pour toujours se poser en victimes ? Comment ils flippent pour leurs vitrines Leur monde de rats t’offre le choix entre le clan et la strychnine Comment ils font pour qu’on s’exprime que par des mots ? Et quand ça sent le cramé, on te fusille Comment le pouvoir aime que rôde des fafs de skins Comment ils font pour toujours faire passer les bourges pour des myskines ? Comment ils font pour faire croire que les flics sont une solution à tout ? Comment ils font pour faire croire que le progrès passe par le garde-à-vous ? C’est dans le meilleur des mondes possibles qu’ils veulent nous voir Génétiquement sans voyou Tout sera programmé ou sous surveillance Huxley, Orwell ont bien vu ce qu’ils veulent faire de nous Des moutons ou des chiens de faïence avec des militaires partout Comment ils font pour que les jeunes soient toujours vus comme de dangereux fous ? Comment ils comprennent rien à rien, Les technocrates comme les intellos de télé parisiens Comment la croissance, nous on s’en fout Comment l’ordre, on s’en contrefout J’ai rien à dire pour ma défense Je persiste à dire que Sarkozy est un dictateur en puissance Que Chirac doit finir au trou Qu’il n’y a pas de modèle de Droits de l’Homme en France Et que les mêmes prennent toujours les coups Que South Central et Soweto sont sans différence Avec ce que les banlieues sont aujourd’hui pour nous Mais peut-être que le crépitement du feu nous fera y voir un peu moins flou
6.
Vision Atone 03:55
VISION ATONE Je jette mes dés dans la partie Me fraye un chemin entre les ronces et les orties Cherche le train qui m’emmènera vers la sortie Brûle l’écrin pour trouver le feu qui éblouit Et comme chaque matin, une nouvelle silhouette à la craie L’a encor un peu plus assombri Le monde est un calvaire de crasse où les bandits Sont plus d’un et tous plus respectables que les nantis Le monde s’éteint et on enfante pour la boucherie Un autre gamin qui sur son chemin trouvera Des douilles et des mines et la trouille et les lettrines De sa condamnation à vie A partager les latrines avec d’autres bagnards comme lui Chair à canons ou attendre de crever d’ennui Là une gamine trime sa vie enchainée dans les cuisines Ici une femme ne peut être une femme Elle ne peut être que prostituée ou mère Ici naitre femme tourne vite au drame Perdant contrôle sur soi et sur ses ovaires Tant de temps passé sous le joug d’un pouvoir divin Bâti sur la peur et la haine du féminin Alors quel avenir à proposer aux prochains ? Un monde où les chemins ne sont que des impasses Non, plutôt le creuser à coups de pelle iconoclaste La réalité c’est que quand tu nais Tu es ou deviens avec plus ou moins de violence un esclave Alors tu sais, si je te fais du bien Le mal sera en proportion Tout s’équilibre, tout tient à rien Tendre vers zero est propension DE tout un chacun et le doute s’éteint Quand le réalisme prend position Tout ça pour rien, ni début ni fin Ni même le moindre temps de transition Je reste tiraillé entre des envies de meurtre et des désirs de vitalité Stress éraillé et ma gorge heurte des elixirs de brutalité Violence faite à soi-même quand l’idéal devient putréfié Eloquence raide sur l’hymen d’une inviolée morosité Marre de parler et de voir qu’on sème des ratures de révolution Rare de râler sans que l’on mène une créature d’évolution Trop insipide ou trop malsaine pour qu’elle attise la réflexion Pro-livide et pro-blème quand même nos concerts sont démissions Emissions d’idées entendues et persuasions de convaincu-e-s Même quand on croit être nous-mêmes, nous ne sommes souvent que du déjà vu Et quand la démagogie se fait reine, on dit juste que l’on a trop bu Je ne suis que le cadavre d’une bouteille qui n’a pas eu le temps d’avoir vécu J’ai jamais aimé garder le contrôle et j’ai fini par me brûler Plongé dans une rivière de gnôle mais j’ai même plus envie d’hurler Non y’a pas de résignation, juste un flash de réalité Du réalisme d’écorce fin XIX è Juste un énième à faire pareil sous une autre forme Juste un énième qui écrit et raye quand il déforme Des fois, je me dis qu’il n’y a que des idées flétries Qu’il faut nous ressourcer par la gomme Et ne croire en rien de ce que l’on nous a dit J’aime pas les visions monochromes La machoire de leur monde a trop de caries Et trop peu travaillent leurs crochets pour qu’ils les dégomment Alors je gerbe ma paleur monotone Un truc binaire qui n’étonne personne Tout est binaire, tout est dual, la vie est conne Mon avis est comme une photo jaunie par des tonnes De minutes passées sous le soleil Vision Atone
7.
Tu sais, je détruirai quiconque Qui s’attaquerait aux miens Je sais que quand la pression monte C’est que quelque part je le veux bien Non, y’a pas de révolte qui gronde Ni en arabe, ni en latin Pas plus qu’il y a de poseurs de bombes Mais que de la viande Qui se crame jusqu’au matin Y’a trop de fientes qui veulent régner Dans leur rue ou leur patelin Prêtes à vendre pour se désoifer Jusqu’à la mère de l’orphelin Trop de gens qui raillent sur leurs voisins Trop de gens qui braillent Quand seul le silence ferait du bien Alors Mort sur ou pour un rail T’en trouveras des gamins D’autres trouveront leur bercail dans une zonz Pour 21 grammes de tamien Paraît que c’est le Bronx dans toutes les villes françaises Moi c’est sûr que je finirai pas en sâle poseur Sur un fond de ville américaine Non, mes rêves sont pas les tiens Que tu sois petit bourge du centre de Lyon Ou galérien prolétarien Quand l’endoctrinement fait feu Y’a peu de chance que ta classe ou ta race Puissent agir en pare-feux Ni ton éducation religieuse ou républicaine Puisque de toute façon, aucune des deux Ne répudie la haine Alors prends conscience de tes actes Prends conscience de tes Nike Prends conscience de ta mèche Et arrête de te la raconter que tu vas niquer le système Ouaih prends ça comme un blast à 210 bpm Avec une touche de rêve à la Ballast Le son endormi se réveille On joue aux missiles Bientôt nos rues ce sera Beyrouth On joue aux missiles Si t’es un condé, trace ta route On joue aux missiles dans ta ville Putain d’univers hostile Ton consensus mou, rien à foutre Pas là pour plaire mais pour les refrés dans la soute je n ai jamais pris de coups et encore moins donné, Mais cette vie de chien m'a pris de court et très tôt m'a sonné assomé par l'homme et sa foi, l'impact de sa connerie, elle m'a sommé élève la voix ou casses toi en Laponie, de bonimenteurs cette race est faite, en temps et en heure trace et fais ta vie, s'il le faut écrase des têtes, c'est peut-être hardcore, mais vois aussi la métaphore, car j'implique moins le corps que le mental d'Emeka Okafor, En force et à tout âge les mecs arrivent pour tout cramer, Sous les vestes camouflages peu de soldats beaucoup de camés, Armés de déraison, la rébellion comme point de suture, Funèbre oraison, pour tous ces cons appliquant le no futur, se fut dur de se faire une place, coincé ligne de fond, sois sur ke je ferais une passe à tous mes frères menant leur kiff de front, effronté, apolitique, pain de lyrics sur les cotes, j'emmerde la droite et la gauche leurs extrêmes c'est des fafs comme les autres, se vautrent dans la suffisance et le besoin de friction, Confondant résistance et esprit de contradiction, Addiction, pour tant d e drogues trop de tolérance, jour après jour mon entourage pue la morgue et augmente son taux d'errance, trop d'aisance dans la débauche, faut se sentir ivre, Qu'on sache que t'es auch, frotte ton cul ou ta bite pour te sentir libre, avec ou sans tirelire, une pauvreté mentale qui dans le temps se fige, morts, clochards ou aigris à 30 piges Et je vise aussi ces réus pseudo-anarchistes qui plairaient aux ayatollahs Où on prône le retour à l’âge de pierre et l’ignorance à tout va Paye ta portion de pensée unique avec ses chefs et ses soldats Et « fais ton autocritique, camarade » comme au PC en 53 Et franchement je comprends pas non plus les féministes anti-progrès Si tu vas au bout de leur discours, c’est le retour de l’avortement à l’aiguille à tricoter Là, l’Eglise sera séduite Quand même triste de faire son jeu quand tu te prétends à côté Je n'ai confiance qu'en mon crew, ma famille, ma copine, l'hypocrisie se condense, car beaucoup par seul intérêt s'acoquine ! sabote l'hymne à l'amour qui mènera nos troupes à la guerre je suis pas là pour un showbizness avec des gars qui sont tous dans la merde, la verve reste intacte, à chaque track, deep impact, avec le diable, signe un pacte , chaque frère qui par jour se vide un pack, on vit dans le bac à ordures, comme le commun des mortels, et sous torture on avoue tous être les clients du bordel !
8.
Sans s’étreindre, sans parler, sans même besoin d’un regard Sans ces mots carnassiers qui vous rangent au fond d’un tiroir Le miroir brisé pleure mes larmes Dans des eaux tournoyer, se noyer pour s’immoler l’âme Blême, sans fantasmes ni désirs Sereine est la lame du moisir L’alarme se tire mais ne résonne plus Surdité des sens, ange déchu Dans mes antres, déçu, fatigué La vie tue, la voie tourne Mais le guidon se raidit comme ma vue Et le mur se rapproche Lentement mais il s’approche, il m’attire, il m’accroche Enfant perdu, rejoins le camp des vaincus Dans l’enfer des vainqueurs, tu périras Tu ne mérites pas ma souffrance Je ne te souhaite pas la mort Ton arrogance t’y mènera bien plus vite que moi
9.
Spleen 04:22
Je n’ai pas eu les bons mots, pas eu l’ivresse Pas senti au delà du flow la tristesse J’ai trop montré les crocs pour cacher ma faiblesse J’ai trop été accroc de tout ce qui brisait ma détresse Les griffes ont enterré les caresses Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise Tout ce qu’il se passe ici sent la mort La voûte céleste est si grise Les seuls spectacles qui excitent ne sont que des mises à mort Perpétuelle résonance d’hommes et de femmes qu’on égorge Très loin, à l’autre bout du monde ou bien plus proches Ils serrent ma gorge, les cris des humains qu’on écorche Ceux de la fille excisée par une proche Ceux de la femme violée par un proche Et les escadrons de la mort pour les gavroches Les cohortes de la souffrance sont entourées d’escortes Je sens cette pression sur moi Vu ce que je peux faire de ma vie Je ne peux être innocent à tout ça Alors ce spleen indomptable m’emmène dans son agora Là où la solitude fait loi, là où l’on bénit trop de rois Effroi car rien ne change, toujours le même constat d’échec Du barbelé dans les échanges comme quand on assassine les poètes Nos dialogues sont étranges et si souvent obsolètes Perdu-e-s dans tant d’excès et de manque, la violence jamais ne s’arrête Pression permanente, concrète comme abstraite Pression de l’esprit sur le corps Pression du cœur sur l’esprit Pression des vivants et des morts Pression pour rester en vie Pression de l’amour et de la haine Pression de tes yeux sur ce que je suis Pression des carences malsaines Pression du monde entier aussi Fixant les dernières volutes de vie s’échapper du cendrier funéraire Je compte les minutes de sursis qui me rattachent encore à cette terre Je crois que les années ne m’ont pas servi, je me suis rapprocher du cratère Prêt à brûler à l’infini pourvu que se taisent les plaies d’hier Souvenirs assidus, flashs d’envie ont transformé mon corps en pierre Sourires diffus, rire-hérésie pour tenter de cacher ma misère Dans l’absolu rien ne finit, souffrance interminable et fière Mon cœur s’en est cru à l’abri, aujourd’hui il me souhaite l’enfer Moi je ne lui souhaite pas de se taire Car s’il parle c’est que j’existe et si j’existe c’est qu’un avenir s’est ouvert Mais pas de futur au fond de ce verre Pas de futur cloîtré entre des barrières Pas de futur comme quand on perd un être cher Le temps sert la gorge, plus qu’il ne la libère Le temps sort sa forge et le fait sentir dans la chair Et cette peur de la mort que nos cultures ont rendue si forte On recherche l’éternité si fort, si peur de la vie qu’on la rend morte Le temps est un joueur avide qui vide les forces de toutes sortes Le temps est un voleur vile qui en silence ferme ta porte Vide de tout ce que j’étais ou de tout ce que je croyais être Vide de tout ce qui me faisait, je suis reparti dans ma tête Fixé face à ma fenêtre M’envoler comme cette fumée, tenter de sentir mon squelette Les étoiles peuvent briller, j’ai perdu le sens de ma quête Je vous livre mon spleen et mes carences, injections de pression abstraite Je ne vois pas de signe à l’évidence qui ne me fasse tourner la tête
10.
Forteresse 03:53
Ni Europe, ni patrie, ni nation L’Union Européenne prescrite se base sur de la poudre à canon Recréation de frontières et fondements racistes Europe du tout économique, libre-concurrence et christianisme Europe guerrière, la Méditerranée comme barrière Europe du tout capitaliste, de la propriété et de la police C’est sûr qu’ils ont créé l’Europe avec leurs fichiers d’Europol Toute une société misanthrope à l’égard de ce qui n’est pas conforme A leurs pseudo-démocraties qui enferment en FIES et QHS A leur couleur de peau blanchie Arabes, noirs, turcs ghéttoisé-e-s et tenu-e-s en laisse Dans des putains de tafs aliénants ou par un chômage persistant Et les partis nationalistes blancs font leurs pour cent Sur la peur de l’immigration Et tout en haut la Commission donne ses directives La paysannerie peut crever, le productivisme est leur devise Tu sais, on va tout urbaniser, tout transformer en marchandise Couper les aides pour la Recherche On veut des moutons, pas de matière grise Europe du Capital, l’UE une arme de plus de l’impérialisme occidental UE qui veut de la main d’œuvre pas chère et de la casse sociale Alignement libéral et regret du modèle colonial Même si leur temps béni n’est pas fini Les gouvernements européens sont toujours en place dans leurs ex-colonies Europe des bûchers et des croisades Se recueillant solennellement sur le cadavre du Pape Europe patriarcale Bien que plus avancée que d’autres zones du globe dans l’émancipation des femmes L’avortement reste interdit en Irlande, Pologne et Portugal La contraception prend les coups des lobbys chrétiens et réactionnaires L’homosexualité quant à elle reste un péché pour leur Europe à morale mortifère Aucun ensemble n’est juste Aucune frontière n’a apaisé les guerres Aucune morale n’est juste Aucune religion n’a apaisé les guerres La mascarade européenne graisse ses chenilles et oppresse En édifiant sa forteresse Je devrais pas me plaindre, moi j’ai pu naitre du bon côté de la forteresse Pas comme les milliers de clandestins qui attendent et espèrent que leurs forces restent Pour traverser Gibraltar ou Otrente entassé-e-s dans des barques Pas à la mer finir offrande et que leur rêve parte Car la forteresse force le rêve Quand là-bas les paysans crèvent, ici les subventions pleuvent En Espagne, ils bosseront dans des serres En France les charters ont fait leurs preuves. Europe barrière, Europe de l’extradition Qui fait la chasse aux révolutionnaires Pire danger pour les nations Perpet’ pour un acte politique ou un acte de rébellion Et on prêche le sécuritaire qui passe du culte à l’obsession Oppression des masses populaires Dégradation des conditions de vie, de travail Tout devient précaire et on te parle de modernisation Europe militaire toujours en place dans la course à l’armement L’impérialisme passe par les balles que tu tires ou vends hors d’Occident A l’intérieur, on veut du calme Caméras, écoutes, flics en faction La voix des puissants, les médias clament Prisons et centres de rétention La forteresse forge ses remparts, attention, chaque brique vaut des milliards D’euros ou du sang sur le trottoir après une manifestation anti-G8 Ou des ouvriers bouc-émissaires se battant pour garder leur ration Ni Forteresse ni patrie ni nation
11.
12.
J'Observe 03:20
Je ne suis qu’un morceau de brutalité, un bris de verre Une barricade mal démontée, un bruit de guerre Un ersatz d’immoralité, une suie de mer Le chiffon d’un cocktail enflammé, un débri de grenade incendiaire J’ai trop d’amour pour mes plaies, pour les cris/l’écrit et pour les cimetières J’observe sans cesse le temps passé et toujours sans prière J’ai passé ma vie à espérer que mon contact avec l’autre soit moins de pierre Mais noyer le moine et brûler l’aumônière sont restés dans ma mire Comme le seul moyen de m’en sortir Agir pour ne pas passer mes années à noircir ces feuilles inutilement Et me sentir exister comme un chevalier le jour de son adoubement Je ne suis qu’un paria du présent Et dans le futur, la seule chose que j’observe c’est le chaos puis le néant Devant la fosse c’est l’attroupement Et quoi que je crois, je ne suis pas sorti des rangs Toujours à espérer l’amour et avoir peur de la mort Toujours à montrer les vautours sans le courage de transpercer leurs corps Toujours la rage mais à l’acte pas de passage Belle révolte, compter les thunes pour le prochain pressage Mais pour les poseurs de bombes, toujours pas de présage J’ai bien forgé ma cage Mais c’est moi qui ait les clés Et au fond de ma gorge, la poudre, j’ai bientôt fini de la racler Ouaih, j’ai les crocs comme un loup affamé Mais je bavais déjà louveteau Aimais le goût et l’odeur du cramé Je n’ai qu’une voie, qu’une issue Pour ne pas finir reclus Je n’ai qu’une voie, qu’une issue Elle n’est pas dans vos vertus Je n’ai qu’une voie, qu’une issue Même si, à la vie, je m’évertue Je n’ai qu’une voie, qu’une issue Loin du silence de nos rues J’ai guerroyé avec moi-même entre mon amour et ma haine J’ai guerroyé avec ceux que j’aime pour qu’ils me serinent une vie sereine Mais on m’a pas convaincu Alors je suis là où je croyais être mon camp Voir comment ils et elles vivaient ce présent Mais ils ne m’ont pas convaincu Quand le nombre de patchs définit le degré d’engagement Quand finalement on se masturbe sur la misère des temps Encore merci à ceux qui crèvent de donner des raisons de vivre aux combattantes et combattants T’as vu, j’ai bien féminisé mon texte Je te le dis, je ne suis pas sorti des rangs Quand j’entends celles que « Feminista » vexe J’ai pas franchement envie de me battre ni avec ni pour ces gens L’extrême gauche a même des doctrines sur le sexe Et pourrait te fliquer jusque dans ton pieu comme l’Eglise en d’autres temps Y’a trop de pressions sur les consciences pour qu’on puisse vivre librement Y’a peu de passion et tant de carences et tant de saoul développement Je ne suis pas le premier dans la balance à chercher une sortie à ce néant Car entre l’amour et la mort se crée un carcan d’obsessions Et de la tour des mots j’observe cette sordide procession Entre ton regard et ma haine se crée un carcan d’obsessions Et de la moelle de mes os j’écris ce sordide oraison Et en attendant, tristement, j’observe Alors j’observe attendant de poser des bombes Pour qu’enfin la violence s’éclipse Poser des bombes car y’a pas d’issue dans une apathie pacifiste Raser et fondre tous leurs sordides artifices Poser des bombes pour qu’enfin leur violence s’éclipse Alors j’observe attendant de poser des bombes Pour qu’enfin la violence s’éclipse Poser des bombes car y’a pas d’issue dans une apathie pacifiste Forcer et rompre chaines et identités trop lisses Poser des bombes pour qu’enfin leur violence s’éclipse
13.
14.
Nous Sommes 05:03
15.
Cœur, corps, esprit qui saturent Je me suis remis à croire aux augures Scrute le ciel au dessus des murs Ecoute Lune et Soleil qui murmurent Signes de la nature pour comprendre mes sentiments Reste l’ossature pour porter une chair s’encrassant Peu de râtures, je connais mon stylo quand il me ment Une simple créature tentant de comprendre les évènements Aspirant à entendre des oracles Attendant que la vie me tacle pour réagir Et éviter de devenir un calque Tant de temps passé à m’imaginer sur ce catafalque Catastrophe a minima avant la fermeture du sac Cataclysme juste pour soi avant de finir dans la fosse en vrac Opaque à tout ce qui pouvait me rendre le sourire Un aveugle à l’attaque, dur d’éviter les tirs Dès lors, quand ça craque, tu restes seul à te faire vomir A remplir des bouteilles de larmes et les boire pour te punir, pour te pourrir Complaisance dans le souffir Shit et alcool pour fuir et que ça devienne encore pire Et puis un jour tu te réveilles T’as pas trente choix dans la mire Continuer ou en finir Savoir ce que tu veux ou gémir

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released January 2, 2007

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